QUEL EST LE SENS DE LA VIE ?
Puycelsi, le dimanche 14 décembre 2014
8h35
UNE SEULE VIE, MAIS POUR QUOI FAIRE ?
Une fois né du hasard, le premier sens de la vie est de survivre, donc de téter le sein de sa mère : on ne s’en souvient jamais, mais je pense que le meilleur moment sont ces premiers repas au chaud et en sécurité. Mais ensuite, une fois acquis les premiers sens, la marche et la parole, que se passe-t-il ? Les grands nous formatent dans un monde organisé où chacun doit remplir ses devoirs et comprendre ce qu’est le mérite, le travail, la récompense et le châtiment. On doit respecter les autres, les objets, ne pas mentir, ne pas voler, ne pas tromper, ne pas dire de gros mots, ne pas ceci, ne pas cela. Mais qui donc a décidé tout cela à notre place, et pourquoi une fois plus grand, on se rend compte qu’aucun, sauf rares exceptions, ne respecte ces bonnes règles martelées durant notre enfance ? Quand on les respecte une fois adulte, on navigue de déceptions en déceptions … donne le meilleur et tu recevras le pire, et donne le pire tu recevras le meilleur : ainsi est souvent faite la vie.
A l’école, on nous enseigne ce que l’on a envie de nous enseigner, la meilleure est de loin celle des expériences qu’on décide de faire soi-même. C »est quand on saute la barrière qui restreint notre liberté de penser qu’on découvrira peut-être un sens à sa vie, mais il ne faudra plus revenir dans l’autre camp, à moins d’aimer être incompris, je me comprends, j’espère que vous aussi. Certaines personnes ne la sautent jamais, cette fameuse barrière, car ils naviguent sur un long fleuve tranquille où tout est déjà gravé dans le marbre : études, carrière, argent, propriété, congés payés, retraite (et famille, souvent à l’arraché, mais bon, disons procréer). Certaines la sautent car un jour, leur joli programme a un bug : ils ont une maladie, un accident, un divorce qui se passe mal, un enfant malade, un fâcheux aléa qui les poussent à aller voir derrière le miroir. Et puis une petite minorité saute la barrière dès la jeunesse ou a la chance de naître déjà derrière elle, ce qui ne fut pas mon cas, c’est ainsi. J’ai ensuite attendu trop longtemps pour aller voir de l’autre côté, mais c’est une autre histoire. A mes yeux, cette minorité n’acceptant pas le sens qu’on veut donner à sa vie mais souhaitant le trouver par elle-même, est la seule digne d’intérêt : esprit ouvert à l’écoute de l’autre dans un souci de bonheur partagé. Oui, ça fait « Bisounours », mais la vie ne serait-elle pas plus belle si elle ressemblait à cela plutôt qu’à une lutte permanente entre des gens qui savent pourtant qu’ils vont tous mourir un jour ?
Quand j’entends dire que l’homme est l’espèce animale supérieure alors que vous faites assoir à vos pieds n’importe qui contre un petit billet, exactement comme un chien se met sur son séant pour avoir sa récompense, je ris à gorge déployée.
Alors, derrière cette barrière, qu’y-a-t-il ? Pas d’argent, pas de carrière, pas de propriété, pas de sécurité, c’est trop nul !
Derrière la barrière, il y a la liberté de penser, la créativité, la compassion, le plaisir des sens, les arts, la philosophie, la contemplation, le potager, la nature, les animaux, le bénévolat et beaucoup d’autres choses qui ne rapportent rien en terme de signes monétaires mais qui apportent la sensation du bonheur, d’un certain bien-être. Il y a au sommet de toutes ces choses la méditation, mais je n’y suis jamais parvenu, ce serait le travail d’une vie !
Je suis natif de la banlieue parisienne et ai séjourné quelques années dans Paris, un endroit où l’écoute du silence n’est pas possible en plein air, un endroit où les publicités quatre par quatre et les enseignes lumineuses vous agressent. J’ai résisté tant que j’ai pu mais en 1996, je me suis sauvé, j’ai sauté la barrière et oublié le côté « carrière, argent, propriété ». Même si les temps sont plus difficiles parfois, matériellement parlant, je ne regretterai jamais mon choix de l’isolement, c’est lui qui m’a permis d’accéder à la tranquillité nécessaire pour mon bonheur : celui d’écrire (avec ou sans composition musicale).
Pour terminer, la vue de la maison un soir d’octobre 2011 : bien mieux qu’une télévision, vous savez maintenant pourquoi, enfin j’espère !
A demain matin pour de nouvelles aventures boursière, le PP annuel tiendra-t-il ?
Very, very, very nice!