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GDF-SUEZ et EDF : avis fondamental rapide

Le 7 décembre 2012, 8h30


EDF et GDF-SUEZ, RAPIDE TOUR D’HORIZON

 

La chute de ces deux géants de l’énergie qui tutoient leurs plus bas historiques peut interpeller l’actionnaire individuel, mais cette situation est logique pour plusieurs raisons : tout d’abord, les investisseurs n’aiment la présence forte d’un Etat au capital d’une entreprise, on l’a très bien vu avec l’envolée du titre d’Eads après l’annonce d’une diminution des participations publiques dans le capital. Sur ce plan, c’est GDF le moins pire, et de loin, puisque l’Etat n’en possède que 36% du capital contre 84% chez EDF.

Ensuite, c’est l’exposition très forte en Europe (GDF 72% des 90 milliards d’euros de ventes annuelles) et en France (EDF 65% des 65 milliards d’euros de ventes annuelles) qui pénalisent la valorisation des ces deux monstres en terme de taille : les investisseurs concentrent leurs avoirs sur les sociétés déjà bien implantées dans les zones de croissance et délaissent les titres qui ne comptent que sur l’Eurozonerie pour faire leur beurre.

Enfin, les contrôles des prix du gaz et de l’électricité par l’Etat constituent le troisième facteur négatif commun aux deux entreprises.

Avantage EDF concernant la rentabilité financière et GDF-SUEZ le ratio d’endettement : EDF, avec 260% d’endettement sur capitaux propres, est plombé et s’en sort honorablement uniquement grâce à une rentabilité financière supérieure (9.3% contre 6.75% pour GDF). GDF accuse une dette proportionnellement 5 fois moins importante (50% des capitaux propres).

Sur le plan des résultats, les marges brutes sont voisines (10/12%) tout comme le bénéfice net 2011, autour des 5%.

Conclusion : l’Etat pourrait se désengager en partie d’EDF, voire même réduire encore sa participation dans GDF, ce qui serait un signe positif pour le marché – les béénfices récurrents et le revenu de l’actionnaire (dividende) peuvent également être attractifs. Toutefois, n’oublions pas qu’un dividende n’est pas garanti et dépendra des futurs résultats financiers. En perdant plus de 10% hier, le titre GDF occasionne une perte latente de deux années de dividende, ce qui met par terre une stratégie qui ne serait basé que sur cet aspect – prenez l’exemple de Pages Jaunes ou de France Telecom, c’est criant de vérité !

Si je devais choisir entre les deux, je réitèrerai mon avis plus favorable à GDF-SUEZ : dans les semaines et mois qui viennent, si on assistait à une chute du titre vers les 14 euros et moins, je mettrai à nouveau la valeur en portefeuille, avec le confort de l’avance de plus-value réalisée en 2010 (plus de 5% pour un poids de 2.5% du capital).