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France Telecom : avis moyen terme

14H05

FRANCE TELECOM : quels motivations d'achat hormis la hauteur du dividende

Les chiffres de cette rapide analyse proviennent tous du site officiel de l'entreprise, et notamment de ce document relatif à l'année 2010.

Ce qui saute tout de suite aux yeux avec France Telecom, c'est le rendement instantané ramené au cours actuel : 9.33% soit quasiment 10 !!! La première réaction est de se précipîter à l'acaht en se disant "j'investis à 10% par an, c'est cool et 4 fois mieux qu'un livret A – en + le titre va remonter et j'aurai un gain boursier en supplément, une affaire en or". Un tel raccourci mène au massacre dans la plupart des cas, pour peu que l'investisseur en herbe se dise "autant tout mettre là-dessus, ça simplifiera".
Première chose à regarder lorsque le rendement devient "anormal", la proportion qu'il représente comparé aux bénéfices, juste pour avoir une idée de la logique de gestion de l'entreprise et de la "durabilité" de ce % élevé : France Telecom a gagné en 2010, hors l'élément exceptionnel de la cession des activités anglaises (même politique qu'EDF, à noter), 3.807 milliards d'euros contre un montant global distribué de (1.40X2.649 millions d'actions) = 3.7 milliards d'euros !
D'entrée de jeu, je suis méfiant d'autant que le groupe s'est engagé à maintenir ce coupon jusqu'à l'exercice 2012 alors que rien ne garanti le maintien de ce niveau de résultat … la richesse créée par les 160.000 employés vont en totalité dans la poche des actionnaires, voici déjà une présomption sur le difficule équilibre social d'une entreprise dont la croissance repose à 100% sur le crédit (aucun réinvestissement sur sa propre force), d'où un retard logique dans la recherche et développement ainsi que l'innovation – dans un secteur qui s'ouvre un peu plus à la concurrence internationale chaque année, FTE a une grosse épine dans le pied, ce qui devrait être une pression de plus sur le niveau des marges (l'arme de l'entreprise qui traîne la patte au niveau de l'innovation, c'est de comprimer ses prix de vente pour conserver la clientèle, où de changer sa politique générale).

C'est la raison principale qui a motivé mon "écart" de ce titre depuis un bon moment.

31 milliards d'euros de dette structurelle depuis 5 ans (aucun effort constaté alors que le résultat net retraité est en constant repli depuis 2007) : l'évolution de ce poste n'encourage pas à la confiance en la bonne gestion future, notamment si l'entreprise devait se défendre plus aprement contre la concurrence.

Les points forts de la valeur se résument par la valeur du réseau et la belle machine à cash du téléphone mobile, sachant que ce marché est bien mûr et devrait maintenant voir ses marges se tendre de façon structurelle.

La base de clients augmente de 6% (210 millions) mais n'est le fait que des zones hors d'Europe, qui représente une part très minoritaire du CA – les parts de marché stagnent en Europe pour une entreprise qui sort lentement d'une ancienne situation de monopole : le seul autre avantage qui demeure face à cette situation, c'est la taille importante de l'entreprise qui lui offre une plus grande résistance aux difficultés – toutefois, au vu de l'endettement, si prochaines erreurs stratégiques il y a, le marché sanctionnera sans hésiter (n'oublions pas les anciennes valorisations d'une entreprise publique ayant loupé le virage TMT des années 1990/2000, le marché y a cru jusqu'aux 200E, on est à 15E (30E à conditions comparables, on a eu une augmentation de capital lors de l'éclatement de la bulle) soit une variation de -85% – c'est pour rappeler le potentiel de risque que vous courrez en achetant des actions pour le long terme sans jamais penser à gérer votre investissement en fonction des événements.

Finalement, après un rapide tour d'horizon des documents de l'entreprise, je ne suis pas convaincu par son modèle de développement et de gestion – je reste donc à l'écart du titre jusqu'à nouvel avis, j'attendrai un trou d'air sinon, tant pis, je préfère rater un wagon plutôt que d'acheter sans conviction (rappel : cette analyse est une vision fondamentale à moyen-long terme) – l'argument du dividende n'est pas suffisant pour investir dans l'entreprise, je préfère Bouygues et vivendi (les concurrents directs cotés au CAC40, au moins pour le secteur télécom car Bouygues est un conglomérat du bâtiment, comme chacun sait).

13h45 : les marchés viennent impacter les résistance suivantes —> 3850/55 après franchissement des 3820/30 (CAC) et 11900/11915 (rappel S1h en fin de vie/R2j) —> c'est le dernier niveau de résistance avant le grand rendez-vous des 12000 – en dessous de ce cours, ne tablez pas sur un changement d'ambiance garanti après ce qui serait considéré par tout le monde comme un détail ! Au delà de la spéculation intraday (on a vu que les démarrages au dessus de PPj donnait lieu à des séquences de hausse, dans la logique de la stratégie de base pépé), le flou règne toujours du court au moyen terme – les "ennuis" en Libye et au Japon reflètent les problèmes de fond de notre mondialisation en pleine crise – deux cailloux de plus dans la vessie d'un système qui pourrait nous pisser le sang dans les mois ou les années à venir …

Techniquement parlant, si on clôture au dessus des 3830 points, on serait en droit de viser pour le très court terme les 3900 voire 4000 points … un magique contre-pied, qui a pris ses bases dans le temps de l'overnight … bien joué le Boss, j'ai attendu la réplique séance ouverte, j'ai eu tort de 250 points (3600-3850 en moins de 48 heures) …

Prochain RDV vers 16h15 – je conserve les récents achats réalisés au PEA, 12.5% investis seulement, point sur le compte et les actions dimanche.