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Le lièvre et la framboise

Puycelsi, le dimanche 8 juin 2014

8h31

Les plaisirs simples de la vie à la campagne

Comme vous le savez peut-être, je loue une maisonnette isolée au milieu des bois et des champs, accessible par un chemin empierré long d’un kilomètre 300 :  la plupart des gens ne pourraient pas vivre ici, pourtant il n’y a pas de nuisances sonores, pas de particules fines, pas de cons et pas de bouchons. En résumé, c’est le bonheur !

Ce matin, je voulais vous faire partager deux plaisirs simples de la vie à la campagne : d’abord la traditionnelle framboise de juin, qui pousse toute seule et s’offre à vous quinze jours par an, ensuite le lièvre du petit matin que j’ai réussi à capturer au zoom, chose rare tellement la bestiole est craintive !

La framboise dans son milieu naturel

Un lièvre dans le chemin, à trente mètres de la porte de la maisonnette NT

Il me semble que la majorité des citadins oublie d’où elle vient, et que les prochaines générations n’auront même plus le choix de vivre ailleurs, car il n’y aura plus d’ailleurs : dans un siècle, à ce rythme, la France sera couverte de béton et bitume à 80%. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ?

Jusqu’à ma mort, j’inciterai les gens à réfléchir sur l’avenir très long terme de notre système capitaliste de croissance éternelle*, pour que les arrières-arrières petits enfants de nos propres enfants évitent de vivre dans une poubelle en phase terminale. Ouvrir sa porte et tomber nez à nez avec une biche ou un lièvre, aller manger son dessert directement sur l’arbuste, c’est quand même plus sympa que la routine citadine : ouvrir sa porte à 7h30, prendre son ascenseur, sortir sur le trottoir et marcher dans une crotte de chien en respirant le doux air vicié émanant de la file de bagnoles qui attend que le feu passe au vert. Prendre son métro jusqu’au boulot et manger de la merde standardisée en 30 minutes le midi car on n’a pas le temps. Puis à 18h00, refaire le chemin en sens inverse, marcher dans une autre crotte de chien, reprendre son métro bondé et son ascenseur (ah non, il est en panne ce soir, fait ch..), il est déjà 19h00, un plat cuisiné surgelé fera l’affaire, c’est quand même du Picard, on n’a pas le temps.

* Par définition, rien n’est éternel, notamment nos réserves de matières premières, qui ont mis des millions d’années à se former et que nous aurons toutes consommées dans quelques décennies.

Le temps, cette notion abstraite qui nous bouffe la vie, mais prenons-le bordel ! A force de se plier à la machine « i » et à cette vie standardisée chronométrée, nous deviendrons nous-mêmes des machines un jour, le jour où il n’y aura plus de lièvres ni de framboises dans les jardins, le jour où nous aurons grillé l’essentiel des richesses terrestres et achevé la biodiversité, celles qui sont pourtant indispensables à nos vies et à notre bonheur !

Il est temps d’aller au marché faire le plein de victuailles pour la semaine, la saison BBQ va démarrer, le boucher va être content mais le poissonnier un peu moins ! Grand soleil ce matin, comme partout en France, profitez bien de votre dimanche !

A demain matin pour les courageux : suivi « light » car la famille est en congés, mais je ne peux pas rater un lendemain de records sur les marchés financiers !

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