Une fable et quelques images
9H37
La fable du dimanche et les images d’automne
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8h30 : depuis le XVIIème siècle, rien n’a changé – on peut affirmer que l’argent ne fait pas le bonheur, cela n’a même rien à voir – je connais des riches heureux, d’autres malheureux, et pareil pour les « pauvres », tout étant relatif, car je ne connais ni de vrais pauvres ni de vrais riches, seulement des « petites gens » plus ou moins « capitalisées ». Les généralités se révèlent toujours fausses, mais il est des « moyennes » qui ne se démentent pas : en effet, la communauté est logiquement l’apanage des pauvres, l’individualisme celui des riches – la communauté rend heureux, l’égoïsme et l’individualisme j’en doute, et il y a tant de choses qui ne s’achètent pas : en voici un bel exemple, j’adore La Fontaine, pas vous ?
Le savetier et le financier (La Fontaine)
Un Savetier chantait du matin jusqu’au soir ;
C’était merveilles de le voir,
Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu’aucun des sept sages.
Son voisin, au contraire, étant tout cousu d’or,
Chantait peu, dormait moins encor ;
C’était un homme de finance.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le Savetier alors en chantant l’éveillait,
Et le Financier se plaignait,
Que les soins de la Providence
N’eussent pas au marché fait vendre le dormir,
Comme le manger et le boire.
En son hôtel il fait venir
Le chanteur, et lui dit : Or çà, sire Grégoire,
Que gagnez-vous par an ? — Par an ? Ma foi, Monsieur,
Dit avec un ton de rieur,
Le gaillard Savetier, ce n’est point ma manière
De compter de la sorte ; et je n’entasse guère
Un jour sur l’autre : il suffit qu’à la fin
J’attrape le bout de l’année :
Chaque jour amène son pain.
— Eh bien ! que gagnez-vous, dites-moi, par journée ?
— Tantôt plus, tantôt moins : le mal est que toujours ;
(Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes,)
Le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours
Qu’il faut chômer ; on nous ruine en fêtes.
L’une fait tort à l’autre ; et Monsieur le curé
De quelque nouveau Saint charge toujours son prône.
Le Financier, riant de sa naïveté,
Lui dit : « Je vous veux mettre aujourd’hui sur le trône.
Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin,
Pour vous en servir au besoin. »
Le Savetier crut voir tout l’argent que la terre
Avait, depuis plus de cent ans,
Produit pour l’usage des gens.
Il retourne chez lui ; dans sa cave il enserre
L’argent et sa joie à la fois.
Plus de chant : il perdit la voix
Du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines.
Le sommeil quitta son logis,
Il eut pour hôtes les soucis,
Les soupçons, les alarmes vaines.
Tout le jour il avait l’œil au guet ; et la nuit,
Si quelque chat faisait du bruit,
Le chat prenait l’argent. À la fin le pauvre homme
S’en courut chez celui qu’il ne réveillait plus.
Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme,
Et reprenez vos cent écus.
Morale transportée vers le trading : garder une position overnight* avec effet de levier, c’est mettre votre trésor à portée de mains du Boss, et vous le savez puisque vous dormez mal avec ce boulet – solution : réduisez la position sans levier et élargissez votre stop si vous travillez sur CFD, ou mieux, soyez 100% liquide chaque soir —> pour se construire une stratégie de trading, on procède d’abord par élimination, en commençant par construire un emploi du temps où seront bannies certaines plages horaires, la nuit en fait partie (puisque vous devez dormir pour être d’attaque à 7h30 le lendemain, pour une nouvelle journée de trading passionnante).
* De la veille sur le lendemain
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Avant une nouvelle semaine de pluie, profitons de cette accalmie : le samedi et le dimanche, je fais la grasse matinée et me lève vers 7h30/8h00 – je dors peu, non pas que je sois pétri d’or comme le financier de La Fontaine, mais j’aime profiter de la vie, car la seule chose qui est certaine en ce bas-monde, c’est qu’elle ne sera pas éternelle, et j’ai encore tellement de choses à faire avant de tirer ma révérence !
En me réveillant ce matin, j’ai attrapé le lever de soleil du jour, pas évident … trois minutes plus tard c’était fini !
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas la vue principale de la maison-bureau NT, voici une image prise hier, du même endroit : tous les matins, je pense aux gens qui vivent en ville, et je me dis : comment font-ils ? J’en ai d’ailleurs fait une chanson, mais on en reparlera en 2011 🙂
Bon dimanche, soyez gentils avec votre entourage, et à demain matin (il parait que c’était la journée de la gentillesse hier, je crois rêver, j’ai honte d’être un humain quand je vois des trucs pareils, pourquoi pas la journée de la connerie, celle où il faut être con à tout prix, elle aurait sans doute un gros succès !).