22H05

Les pieds sur terre : image du PEA au soir du 4 juin 2010

Performance du CAC40 en 2010 : -12.21%

Dernière mise-à-jour au 5 juin 2010, 10h10

Aujourd'hui, j'insisterai sur deux principes de base, la chute de ce vendredi étant une belle occasion de faire passer mes idées en ce qui concerne l'investissement en bourse, dont la première peut être adaptée au trading, pour ce qui est de son principe.

Préambule : je me demande si, quelque part, je n'ai pas fait exprès de conserver GDF-Suez au lieu de respecter mon PLAN d'allègement à la lettre (voir les articles précédents de cette même rubrique) – cela me donne l'occasion de rappeler une première règle, même s'il ne s'agit ici que d'une part de 2.5% du capital du compte :

l'investisseur comme le trader doivent respecter à la lettre le plan prévu –> en l'occurence vendre partiellement Total et GDF-Suez si le CAC montait entre 3550 et 3615 points, ce qui fut fait sur Total, et non réalisé sur GDF-Suez —> résultat : de 26E à 25E pour simplifier, c'est 3.84% qui s'envolent momentanément (ou pendant longtemps) en quelques heures …

Transposition de cette règle au trading avec levier ou grosse position : respecter son plan, et ajouter une sécurité (stop-loss, stop-gain dès que l'objectif est touché) devient une question de survie – exemple : vous êtes acheteur d'un contrat CAC40 à 10E du point et titulaire du couverture de 17.500E (le levier est environ de 2 dans ce cas) —> vous ne sortez pas, et pire vous laissez se transformer le gain en perte, imaginons une descente de 3500 à 3300 points —> 2.000E de perte latente (10EX200points) soit plus de 11% de votre capital en un seul clic ! Si vous utilisez un levier 10, largement autorisé au CFD, vous en serez à 5Xplus de pertes à supporter, soit plus de la moitié de votre couverture, votre INSTRUMENT DE TRAVAIL !!! Et que dire de l'effet dévastateur d'une telle situation sur le moral … Société Générale a coupé ses pertes à plus de 7 milliards, vous vous souvenez ? L'actualité du procès Kerviel qui va démarrer vous rafraîchira la mémoire. Une question maintenant : à combien de milliers ou de dizaines de milliers d'euros couperez-vous vos positions ?

Après cette évidence, qui peut être résumée comme suit : "L'effet accélérateur du levier est destructeur pour les personnes peu expérimentées, et dangereux par définition, comme l'a clairement montré l'actualité de la crise", j'aimerais remettre sur le tapis une seconde idée, réservée aux gestionnaires de portefeuilles à moyen terme, qu'ils soient actifs dans leurs arbitrages ou pas.

La performance relative est la clé du début de la solution pour réaliser une performance que vous serez fiers (fières) d'exhiber à certains ex-traders épongés par le "Boss" ! L'idée ne date pas d'hier, et se fonde sur ce principe simple : mesurez-vous à l'indice, et essayez de faire mieux que lui ! Vous vous rendrez compte que pour y parvenir, la première des choses est de ne pas subir de plein fouet les crises boursières (c'est à dire en évitant certains secteurs durant certaines périodes, et en n'hésitant pas à réduire drastiquement son exposition au moindre doute, quitte à passer trois mois ou six mois à bricoler, en couvrant ses positions etc …).

Depuis le début de l'année, les gestionnaires qui ont une position dans le vert sont une denrée extrêmement rare (professionnels inclus), par contre, les investisseurs-spéculateurs qui ont redonné au Boss tous les gains accumulés sur la dernière phase de hausse (mars 2009 à janvier 2010), voire repassés dans le rouge sur la période, se comptent par grands troupeaux égarés : c'est un fait, je n'y peux rien, c'est comme ça !

Aujourd'hui, la partie investie fait +7.25% depuis le début de l'année, contre -12.21% pour l'indice : en étant un peu plus actif, on peut encore faire mieux – pas sexy, mais j'en connais qui après coup, auraient signé les yeux fermés au 31.12.2009, pour assurer cette performance que de nombreux observateurs auraient trouvé ridicule il y a encore quelques mois.

22h00 : le DOW termine cette séance de façon UNIDIRECTIONNELLE, comme évoqué en cours de journée (statistique majeure = augmentation de la probabilité d'un fort mouvement unidirectionnel = on ne rentre pas contre le trend), dans la zone 9900/9950 points, de quoi me donner du travail pour l'article de demain (en soirée, journée très chargée demain).

En attendant, l'image du PEA à la clôture de ce soir (la stratégie dans le courant du week-end)

Prur (prix de revient unitaire réel) : prix d’achat augmenté du courtage et diminué des dividendes détachés + éventuellement des allers-retours court terme effectués – les dividendes ne sont pas réinvestis mais mis en réserve – cette méthode permet à l’investisseur moyen terme de connaître précisément où en est son retour sur investissement – selon le rythme de ses arbitrages ou allers-retours*, l’investisseur aura, à un moment donné, un prix de revient réel à zéro (sauf faillite de l’entreprise) : alors, il sera titulaire d’un revenu réel régulier, une sorte de retraite – toujours intéressant pour l’avenir sombre sur ce plan, inéluctable.

Les titres éventuellement entre parenthèses, matérialisent le bénéfice réalisé (en réserve), la valeur n’étant plus en portefeuille, dans l’attente d’une nouvelle entrée en fonction des opportunités, à laquelle sera retranchée l’avance prise lors des opérations soldées, pour obtenir le prur.

·         TOTAL (5%) vte 01/04/10 à 43.55^E +15.30% net de courtage sur 50% position 2009 (37.64^E)

·         BOUYGUES (2.5%) vte 12/05/10 à 36.08^E +5.64% net de courtage (achat 6/5/10 à 33.905^E)

·         ALIQUIDE (2.5%) vte 12/05/10 à 85.95^E +7.06% net de courtage et Div. 2.25^E inclus (achat 7/5/10 à 81.90^E)

·         TOTAL (2.5%) vte 12/05/10 à 40.25^E +9.47% net de courtage sur 25% position en cours (36.63^E)

·         TOTAL (2.5%) vte 28/05/10 à 37.11^E +5.11% net de courtage sur 20% position en cours (35.18^E)

·         TOTAL (2.5%) vte 03/06/2010 à 38.95^E +11.46% net de courtage sur 20% position en cours (34.82^E)

Stratégie pour la semaine prochaine, et plus généralement pour l'été

A 3400/3450 points, le marché parisien se retrouve à nouveau proche de la zone dangereuse, celle du support moyen terme des 3250/3300 points – il convient donc de rester extrêmement méfiant, cela quelque soit son analyse personnelle : le risque de poursuite de la chute, et d'une configuration en W (retour vers 2500 points à terme), doit être intégrée dans les options possibles. Ne pas s'y préparer en étant de plus fortement investi à l'achat, est une erreur à éviter absolument.

Pour la semaine prochaine, le PPh des 3500/3490 points sera la résistance hebdomadaire du CAC40 à franchir, pour envisager une reprise du rebond technique – en dessous, les 3380 (S1h) et les 3305 (S2h), pourraient constituer de bonnes opportunités, sachant qu'en dessous des 3175 points, je stopperai toute intervention à l'achat, et attendrai une éventuelle chute vers la zone S2 mensuel / S1 annuel (2988/2941).

RAPPEL DES OBJECTIFS ET DU TYPE DE GESTION CHOISIS POUR CE PEA

Je construis une première partie à moyen long terme, qui n'excédera pas 30% à 32.5% du global du portefeuille, sachant que je stopperai toute intervention si on casse les 3200/3175 points (j'attendrai alors les paliers suivants : 3000/2950 et 2500 avec une stratégie différente, qui sera exposée le cas échéant) – quoiqu'il arrive, je disposerai donc d'un minimum des deux-tiers en cash, si l'indice arrivait sur les 3000 points.

Pour le moment, je ne pose pas de stop-loss, je vise le rendement, accompagné d'éventuels arbitrages dans le style de ceux des 30 derniers jours (pas le temps de gérer de l'intraday avec les projets en cours et ma vie personnelle très chargée) : je serai donc diversifié et axé sur des entreprises alliant le meilleur rapport endettement/dividende/activité/bénéfice, en évitant jusqu'à nouvel avis les secteurs financier, immobilier, automobile et de la construction – ainsi, la perte latente dans le cas d'un krach boursier, sera supportable et gérable avec la masse de liquidités disponible.

Peu à peu, on se rend compte que la ligne Total, qui a profité de quelques allers-retours swing-trading, commence à prendre forme, avec un prix de revient réel à 33.49E – l'investisseur qui dispose de temps doit pratiquer ce sport à plus court terme, je ne pratique sur le site, qu'une gestion court terme minimaliste, pour donner des exemples – cette façon de trader à l'intérieur des positions longues, permet, lorsque l'on gère correctement ses trades, de gagner sur le prix de revient, et ainsi de diminuer l'éventuel impact sur la valorisation du compte en cas de trou d'air boursier – j'estime que le plus important, c'est d'avoir un compte qui ne perd pas pied par rapport au marché : en effet, lorsque l'on est décroché, les réflexes psychologiques naturels, mais néfastes à la bonne gestion d'un investissement, prennent peu à peu le dessus sur la raison, et c'est dans ces moments que l'actionnaire individuel peut faire de grosses bêtises (comme solder son portefeuille en fin de mouvement baissier).

Evaluation du risque sur les valeurs du portefeuille

La valeur la plus risquée des cinq lignes du portefeuille, est sans aucun conteste Bouygues, puisque le groupe réalise 75% de ses ventes sur le secteur de l'immobilier et de la construction : en clair, j'ai investi l'équivalent de 10% des positions sur le secteur du coeur de crise, au travers d'une entreprise qui a deux avantages principaux. D'abord, Bouygues maîtrise bien son niveau d'endettement, et possède une activité de rendement récurrent sur la partie télécom – ensuite, Martin Bouygues sera peut-être tenté de recentrer les activités de son conglomérat un jour : la participation dans Tf1 ou l'activité téléphonie pourraient être cédées un jour, ce qui donne un aspect spéculatif à la valeur.
Avec un prix de revient réel à 33.03E, la position n'est pas suffisamment sécurisée compte tenu de son potentiel de repli en cas de nouvel accès de faiblesse des marchés financiers. On devrait ouvrir autour des 33.30E lundi matin : au vu de mon exposition (2.5% du global), je vais conserver le titre, sachant que je suis susceptible d'encaisser 8E de baisse si on retourne en zone de krach (25E, soit 25% sur le cours actuel, environ 1.8% d'impact sur la valorisation globale du portefeuille) – les personnes qui sont investis fortement sur ce titre DOIVENT alléger par sécurité – pour ma part, je ne renforcerai pas cette ligne, sauf si on se paye le pot au noir des 2950 points, voire des 2500 et en dessous.

La TMT de rendement du portefeuille, Vivendi, est simplement un premier jet de moyen terme : on pourrai avoir une forte volatilité sur cette action en cas de poursuite des remous boursiers – c'est un investissement d'avenir, la société évoluant en plein coeur des nouvelles occupations des fourmis, qui s'informatisent à tout va et consomment de plus en plus de produits virtuels à trois sous, mais qui, lorsque l'on aditionne les nombreux actes d'achat, commencent à représenter une part non négligeable du budget des ménages (téléphonie, jeux en ligne, téléchargements de musique, films etc). En outre, la politique de distribution élevée, une marge opérationnelle supérieure à 15% etle faible niveau d'endettement, confère à cette entreprise un profil qui me semble intéressant pour le contexte économique et social, avec un risque nettement inférieur à son alter ego, France Telecom.

Les trois valeurs de l'énergie présentes dans le portefeuille sont GDF-Suez, Air Liquide et Total : des rocs, mêmes si l'affaire BP met en lumière l'un des principaux risques qui pèse sur toutes les entreprises qui manipulent des produits dangereux – en outre, Total et GDF-Suez, groupes liés par définition à la sphère géopolitique, comportent le risque supplémentaire de type "Enron" – toutefois, je rappelle que la bourse, par définition, comporte des risques : l'investisseur doit donc les hiérarchiser et choisir des actions conformes à ses objectifs et à son profil.
Dans le contexte de ces derniers jours, la performance relative de Total et Air Liquide est supérieure à celle du marché : je poursuivrai les arbitrages sur ces deux lignes de base du portefeuille, sachant que j'activerai le premier renfort sur Air Liquide, uniquement si on tombait sous les 70E – concernant Total, mon prix de revient réel me met à l'abri d'une consolidation de 12% (38.00E à 33.50E) soit environ 3050 points pour le CAC40 —> si l'indice tombe à 2950 points, j'activerai une politique de trading sur Total, sens achat-vente, avec stop-loss à partir du moment où la position dépasserait 15% du global investi (j'en suis à 7.5% pour le moment).
J'essaierai d'abaisser le prix de revient de GDF-Suez, mais ne travaillerai pas le titre en cas de repli des marchés : avec un poids de 5% et un prix de 25.58E, je suis à peine dans le marché (25.07E cours actuel) mais, il me semble, correctement positionné pour une période de moyen terme – il faudrait un gros décrochage pour que j'augmente la position : en effet, la tendance de fond est lourde sur cette valeur, méfiance !

Les valeurs susceptibles d'intégrer de portefeuille, partie moyen terme, et leurs prix maximum d'achat associés

Accor : à partir de 35E

Danone : à partir de 35E

Sanofi : à partir de 45.50E

Pernod Ricard : à partir de 55E

Casino (hors CAC40) : à partir de 50E

Technip : les prix commencent à approcher de niveaux qui pourraient s'avérer attractifs pour le long terme, attention, la volatilité est importante sur cette valeur – à partir de 43.00/40.00E

Le coeur de crise m'intéressera si jamais le CAC40 retombait en zone de krach dans le courant de l'année, soit dans la zone 2988 (S2 mensuel)/3090 (gap 3093.92) et en dessous

Axa : 10.80/9.77

Bnp : 37.25/36.50/30.80

Arcelor : 20.53/17.90

Lafarge : 41.50/35.00

Peugeot : 16.65/15.20

Renault : 25.00/21.25

Prochain RDV avant dimanche soir : préparation de la semaine prochaine et de la séance de lundi, et le potager, envahi par les mauvaises herbes, j'ai du boulot !!