Puycelsi, le dimanche 25 octobre 2015

8h15

UN AVION DECOLLE CHAQUE SECONDE, SOIT ENVIRON 80.000 VOLS PAR JOUR DANS LE MONDE

Même en habitant au beau milieu de nulle part, on peut voir le ballet des traînées blanches chaque week-end au dessus de nos têtes, et il y en a un peu plus chaque année.

L’aéroport le plus proche de la forêt de Grésigne se situe à Toulouse-Blagnac, à 80 kilomètres : on a donc la chance de ne pas entendre grand chose et d’admirer la beauté assassine de la folie mondialisée du toujours + de tout, surtout + de pollution jusqu’au jour, encore lointain mais déjà certain, où l’espèce humaine crèvera au beau milieu de son tas d’ordures. Les multinationales de l’aéronautique prévoient déjà 200.000 vols par jour en 2020, et combien en 2050 ? Cette politique est évidemment subordonnée au « toujours + de gain financier », soit quelques euros par passager transporté pour un total d’un peu moins de vingt milliards pour les compagnies aériennes.

Comme dans tous les secteurs d’activité, c’est le toujours + qui domine puisque c’est la raison d’exister du capitalisme : les multinationales « raisonnent » toutes de la même façon en faisant semblant d’oeuvrer pour la protection de la planète, histoire de se donner bonne conscience et d’endormir leurs clients. Ainsi, ils paient des milliards aux agences de publicité pour réaliser de beaux films nous faisant croire à l’éternité de l’espèce humaine : on prévoit déjà demain, paraît-il …

100% des humains sont conscients que la limite de notre « développement mortifère » sera bientôt atteinte, pourtant, comme un simple drogué, comme un ado victime d’addiction au jeu vidéo, on ne résiste pas à l’enrichissement personnel, à cette liberté de détruire notre environnement contre un peu plus de confort alors que nous, occidentaux, japonais, américains, avons déjà « + que tout ».

Si j’étais responsable politique (dans un autre monde, dans une autre vie), je taxerais les voyages d’agrément en avion au delà d’un aller-retour long courrier par an et par famille : plus on pollue, plus on paie.

Mais cela ne se passe pas comme ça, c’est souvent ceux qui polluent le plus qui paient le moins : plus on voyage, plus on gagne de points, et on vous offre un vol si vous êtes bon client, même plusieurs si vous multipliez les voyages.

Chaque acte de notre vie devrait être raisonné : malheureusement, être aveugle et ignorant est beaucoup plus simple, après nous le déluge !

Voici deux clichés pris au matin du 17 octobre dernier à 7h55 : le pire, c’est que c’est très beau, d’où le titre que j’ai choisi pour cet article …

Du côté du lever du soleil, samedi 17.10.2015 à 7h55

Au dessus de ma tête, à la même heure, le quadrillage des fous-volants

Le jour où le bleu sera invisible de tout le week-end, je serai mort, et heureusement ! En attendant, je me comporte pour que ce jour n’arrive jamais, j’espère que vous aussi.

Il est justement l’heure d’aller au marché, pour acquérir des aliments en circuits courts, de la main du producteur à celle du consommateur : aucune des marchandises que je vais acheter ne sera passée au dessus de ma tête. Elles auront parcouru quelques dizaines de kilomètres au plus.

Bon dimanche, et à demain matin pour de nouvelles aventures boursières.