Puycelsi, le 1er juin 2014

Puycelsi, Tarn

8h38

Ne pas subir sa vie

C’est pourtant ce que j’ai fait pendant de trop longues années, aveuglé par le modèle que la société m’avait vendu : études+ travail+mariage+enfants+propriété = bonheur.

« La carrière » ne m’a jamais attiré. Pourtant, j’ai été formé pour l’embrasser, cette fameuse carrière supposée résoudre tous nos problèmes : un « bon salaire », une famille des enfants un crédit immobilier une bagnole et la vie serait heureuse, aucun doute là-dessus. J’ai voulu y croire (j’ai fait confiance aux adultes trop longtemps), mais une fois mes études supérieures terminées, les premières années de travail m’ont confirmé que je n’avais pas le profil du petit soldat obéissant, mais de l’électron libre, créatif un peu « barge » qui ne supporterait jamais de passer plus de quarante ans dans ce monde hiérarchisé et codifié de l’entreprise, qui ne m’apportait que frustrations et ennuis après seulement quelques années. Mais j’ai quand même tenu plus de quinze ans, quinze ans perdus à faire semblant … d’être comme la majorité des autres (grimper dans la hiérarchie pour augmenter son salaire et ses propriétés, donc son bonheur).

Et puis, un jour de l’été 2002, je me suis fait licencié (quel soulagement !) : au grand dam de mes parents, j’étais le premier chômeur de la famille. Je me souviens même d’une anecdote croustillante : un été chez ma mère (je vais la voir tous les étés sur la côte d’Azur), nous allions visiter je ne sais plus quel jardin exotique et au moment de payer, j’arrête maman et je lui dis : « Regarde, il y a une réduction pour les étudiants et les chômeurs, voici ma carte officielle de sans-emploi ». J’ai du insister pour qu’elle la prenne, elle ne voulait pas montrer que son fils était « chomdu », c’était une honte.

Trois ans après, j’étais encore chômeur, et en plus, j’avais démarré quelques investissements en bourse, catastrophiques bien évidemment, comme quoi faire des études n’est pas une garantie (Sup de Co, j’avais des cours de finance, quand même !). C’est alors que je tombais sur un article qui expliquait la simple utilisation des points-pivots, je ne le savais pas encore, mais c’était le début de ma nouvelle vie, un départ du fond de la piscine avec un double-statut de chômeur en fin de droit et de perdant en bourse : les conditions de la noyade étaient réunies, mais je n’étais pas seul …

Ma bouteille d’oxygène s’appelait et s’appelle encore Véronique, mon épouse : sans la stabilité de son esclavage salarial et sa patience, il est vrai que NouveauTrader n’aurait même pas existé. Le PP et Véronique furent donc mes sauveurs, et en mai 2006, je décidais de commencer à écrire sur internet pour partager PP (et pas Véronique !) et ainsi éviter aux autres de vivre les mêmes mésaventures boursières que moi.

C’est ainsi que naquit NouveauTrader, mon fils de deux ans sur les genoux : sauf Véronique, personne n’y croyait même pas mon webmaster. Mais qu’importe, je suis convaincu que lorsque l’on croit en ce que l’on fait, on y arrive toujours ! La preuve, vous êtes venus et à ma grande surprise, j’ai même tissé des liens d’amitiés avec quelques-uns d’entre-vous !

Dimanche 18 mai dernier, nous avons fêté les 8 ans du blog avec quelques amis-lecteurs de la région toulousaine : voici la vue que nous avions ce jour-là, de la table de la terrasse du restaurant, avec un temps clair et une chaleur qu’on n’a plus revus depuis (sauf aujourd’hui, la semaine qui s’annonce sera encore pourrie dans le sud-ouest !).

Vue du restaurant « Le jardin des Lys »

 Merci à tous pour votre participation, et pour votre invitation, ce fut un bon moment, de ceux qui font que la vie vaut d’être vécue !

Il est tant de partir au marché, bon dimanche et à demain matin pour de nouvelles aventures boursières.