Le CAC en eaux troubles sous 3530 pts
10H08
Les marchés reviennent à la réalité, la rentrée sera chaude !
Rappel : je suis en congés jusqu'au 31 août prochain. Toutefois, avec le passage du CAC40 sous le PP* mensuel des 3561 points, suivi d'une cassure des 3530 points, je me dois de faire un point rapide sur la situation, qui se dégrade rapidement depuis lundi.
* Pour celles et eux qui ne connaissent pas l'indicateur-prix PPW, cliquez ICI
Les lectrices et lecteurs du site ne peuvent que se féliciter de leur prudence : le rally de juillet fait bien partie du passé, la spéculation acheteuse est retournée aux oubliettes, et le fondamental a logiquement repris le dessus. Qui pourrait s'en étonner ? Les cigales de la bourse, les éternels optimistes qui ne regardent pas la situation économique en face : j'avais prévenu, avec l'appui de nombreux articles écrits par des économistes chevronnés et INDEPENDANTS (Michel Santi, François Leclerc, Paul Jorion). Chez eux, comme chez NT, on ne travaille pas à la solde du système financier, mais dans l'intérêt des fourmis qui souhaitent avoir une vision au plus près de la réalité, sans se bercer d'illusions.
La réalité, c'est tout simplement, je me répète une nouvelle fois, une suite de paradoxes et de déséquilibres structurels qui perdurent sur fond d'une politique keynésienne inadaptée : les bases d'un nouveau départ vers une croissance structurelle n'ont pas été posées – c'est comme si on soignait une tumeur au cerveau avec de l'aspirine : la tumeur grossit toujours, tandis que le médicament permet seulement au malade d'avoir des périodes d'accalmie dans sa douleur … ainsi, l'arrêt des avantage fiscaux pour les primo-accédants aux Etats-Unis, dévoile la réalité du marché de l'immobilier : le MARASME ! En juillet, les ventes dans l'immobilier ancien ont atteint un plus bas de quinze ans, et chutent de 27% comparé au mois précédent ! Sans commentaire.
Une autre réalité revient sur le devant de la scène : le surendettement global des économies industrialisées (exception : l'Allemagne). Hier, l'agence de notation S&P a dégradé la note de solidité de l'Irlande de AA à AA- avec une implication négative (en gros, cela veut dire que cette note baissera encore dans un futur proche). Même si cette dégradation n'est une surprise pour personne, je tiens à vous faire remarquer, une nouvelle fois, que l'on ne doit jamais se fier à la "parole d'Evangile" des banquiers : au moment de la publication des fameux stress-tests, je vous avais mis en garde sur leur côté artificiel, réitérant ma position face au secteur : A L'ECART ! On nous ment, c'est évident : quelques semaines après la publication des merveilleux résultats de ces tests, on apprend que l'Etat irlandais va recapitaliser une nouvelle fois l'Anglo-Irish Bank. En outre, le déficit public de l'Irlande pourrait atteindre 113% du PIB en 2012. Sans commentaire.
La réalité, c'est aussi la fuite en avant de la politique keynésienne, qui se matérialise par l'hyper-création monétaire : le dollar bat des records de faiblesse face au yen, créant ainsi des difficultés pour l'Empire du Soleil Levant, puissance économique mise-à-terre depuis 20 ans, et qui se doit de conserver sa seule force : sa compétitivité à l'international.
Le repli de la valeur du billet vert ne fait que refléter la situation économique des Etats-Unis, qui ne se redresse pas de façon structurelle, c'est le moins que l'on puisse dire : au contraire, c'est le chômage qui devient structurel ! Sans commentaire.
La réalité, c'est aussi la disparition de la confiance : autant au niveau des consommateurs que des chefs d'entreprises, l'heure reste à la prudence et à l'accumulation de réserves pour faire face à un futur qui pourrait s'avérer difficile. On voit même les investisseurs se diriger massivement vers les bons du Trésor des Etats surendettés, dont les rendements atteignent des plus bas historiques (en même temps que leur prix grimpe) : est-ce un placement exempt de risque, je ne le crois pas – et c'est à ce moment, que l'investisseur doit se poser la question de la répartition de ses avoirs : un peu d'or physique, beaucoup de cash rémunéré une misère et pour le reste ?
Pour ma part, je crois que les marchés dits risqués (les actions) ne le sont pas plus que les bons du Trésor, au moins pour le moyen-long terme : l'histoire nous montre que les Etats n'ont pas hésité à léser leurs créanciers dans les situations extrêmes. Je crois que l'investisseur peut placer son argent dans des multinationales sélectionnées, et obtenir sur le moyen-long terme, de meilleurs résultats qu'une politique "d'investissement obligataire".
Il ne faut donc pas passer d'un extrêmisme positif, à une vision 100% négative : de nombreux titres reviennent à des cours attractifs – en outre, la créativité et le dynamisme de certaines entreprises permettront de créer de la valeur, les poids-lourds profiteront encore de la faiblesse de leurs concurrents de plus petite taille (destruction créatrice).
J'en viens à la gestion du PEA : investi à 15% depuis le rachat de la ligne Air Liquide à 82.50E lundi (prix de revient réel : 65.92E), le compte reste largement dans le vert alors que le marché cède plus de 11% depuis le début de l'année. Demain, ce sera la liquidation mensuelle à Paris, moment idéal pour créer de la volatilité, voire un fort mouvement directionnel. Je ne vais donc poser aucun ordre pour aujourd'hui, sachant que le prochain titre à être racheté sera Total (après deux ventes partielles à 39.25E).
Je repasserai donc devant l'écran vers 17h00, et demain matin avant l'ouverture, pour poser un ordre sur Total le cas échéant (repère 36.37E environ pour le prix d'achat).
Rappel : la gestion du PEA est de type moyen-long terme, l'objectif étant d'en retirer un revenu régulier au fil des années (dividende) – en outre, le taux d'exposition et le choix des valeurs pour cette année 2010 (défensives et énergie pour une large majorité) ne font que refléter mon analyse fondamentale des marchés financiers.
Prochain RDV ce soir ou demain matin.