Le Tarn champion de France de l’Ovalie !
Dimanche 2 juin 2013, 9h33
Déjà publiés ce week-end :
Image du PEA et ordres programmés sur juin
Préparation de la semaine prochaine et de la séance de lundi
Le coeur n’a pas lâché hier soir, Goliath passé à la « Kockott » par le paysan tarnais !
C’est un jour spécial, un jour où les grands médias vont parler du paysan tarnais abattant le dragon toulonnais, le petit gagne contre le gros, le champion d’Europe, c’est énorme ! Des millions de gens, des parisiens, des lyonnais, des nantais ou des strasbourgeois, vont entendre le mot « Tarn », ce grand et magnifique département français ignoré comme tant d’autres par un système qui n’en a que pour la capitale et les grandes cités.
Aujourd’hui, je m’en fous de la pluie de ce printemps pourri qui m’empêche de prendre du plaisir au potager et de vous faire partager de belles images : je vous en parlerai la semaine prochaine, de toutes façons, rien n’est en terre, les plans stagnent dans leur petits pots en attendant les 20 degrés, promis pour ce début juin. La récolte sera tardive et sans doute très maigre, c’est déjà une certitude. L’aléa climatique fait partie de la vie du paysan, et il l’avait dit le bougre, il y a déjà trois semaines : en effet, avant de partir à Paris il y a 15 jours, un vieux du cru m’avait dit : « Jusqu’à la mi-juin, le temps risque d’être pourri ». Une prévision à un mois, incroyable mais juste, pas besoin des ordinateurs de Météo France.
Le gros budget toulonnais n’a donc pas été suffisant pour renverser le petit poucet, qui a cru en sa force collective et son esprit d’équipe : après tout, que je m’appelle Wilkinson ou Kockott, je ne suis qu’un homme, et hier, c’est la vedette qui est passée à la cocotte ! Un essai de demi-de-mélée classique : feinte de passe et départ au ras du pack, direct sous les poteaux, c’est comme un PP, un grand classique qui permet de faire la différence ! Vous m’auriez entendu gueuler devant mon écran, vous m’auriez sans doute pris pour un fou, surtout que je ne suis plus un fervent défenseur de la compétition, mère de toutes les envies de tricher pour passer devant, mère de cette crise avec comme allié le taux d’intérêt, mais c’est un autre sujet, on est dimanche quand même !
Ce matin, tout heureux de me réveiller au centre de l’actualité puisque j’habite à 72 kilomètres de Castres (1h30 de route, le Tarn est un grand département), je vais vous faire découvrir la carte, Puycelsi et notre maison sise sur le territoire de ce village (logis en location, je le précise, n’étant pas adepte de la propriété, sauf pour ma liberté de penser) :
Carte du Tarn : les deux points rouges repèrent Puycelsi et Castres
La petite maison dans la prairie, championne de France !
Vue de la campagne du haut de Puycelsi, juin 2010, une sensation de liberté
Vue d’en bas : Puycelsi, octobre 2010, l’un des plus beaux villages de France
Je suis né à Dugny (93) en 1964, et je n’ai jamais ressenti aucune appartenance à la petite couronne ni à Paris, que j’ai habités jusqu’en 1994. Je n’ai jamais eu de racines, elles ne poussent pas dans le béton des cités ni dans les jardins des pavillons de banlieue. Ici, au fin fond du Tarn, isolé mais voisin d’une vie grouillante, celle de la nature, je ressens quelque chose, une proximité avec ce que nous sommes : de simples êtres mortels qui doivent profiter du temps inconnu que la nature et l’aléa leur donnent.
C’est dans cet esprit que j’anime ce blog, l’argent n’est qu’un détail, l’important, c’est le bonheur personnel que l’on ressent dans sa vie. La reconnaissance des autres fait partie de mon petit bonheur personnel : ce matin, je suis fier d’être tarnais, non pas car nous avons gagné, mais parce que des gens vont peut-être avoir envie de venir découvrir cette belle région dépeuplée (nous sommes environ 400.000 habitants, 64 au kilomètre carrés, à Paris, vous êtes plus de 20.000 sur un kilomètres carré !!!). Tandis que des millions de fourmis entassées cherchent à gagner plus, le Boss viden les belles campagnes, qui, un jour, seront rachetées par ses sbires pour en faire des paradis pour riches, vous savez, les éleveurs de fourmis …
20.000/64 = 312 fois plus nombreux, je ne sais pas si vous pouvez imaginer le choc que chacun reçoit quand il va chez l’autre !!! Normal que les entassés luttent entre eux et que les isolés s’entraident, mais seront-ils assez nombreux pour défendre leur nature ?
Cette situation peut se comparer à une bulle ou un krach, cela s’appelle l’exagération humaine, mais ce qui m’ennuie dans tout ça, c’est que lorsque les entassés se réveilleront, il sera trop tard, y compris pour les isolés paysans, qui auront sonné l’alarme durant des années, dans le vide des cerveaux des fous de l’argent, ils auront crié au secours pour la communauté entière des citoyens français et aussi pour eux-mêmes, en pure perte !!!
Je fonce donc dans le mur, le Tarn étant embarqué dans le paquebot France qui s’échouera sur les récifs en aveugle, mais au moins, j’aurais essayé de ralentir sa course folle, et surtout, j’aurais vécu ma seconde vie dans une certaine quiétude, une certaine liberté de pouvoir profiter du temps qui passe inexorablement en ne subissant pas les nuisances évidentes que vivent les entassés chaque jour. 20.000 au kilomètre carré, j’ai du mal à me le représenter mais ça frise la folie vu d’ici, comme quoi on peut en guérir : fou de 1964 à 1993, je suis devenu sensé depuis, et mon fils sait d’où vient la patate ou le jambon et reconnaîtrait une betterave même en ne voyant que les feuilles.
Prochain RDV demain avant l’ouverture.