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Prendre du temps plutôt que de l’argent

Salvagnac, le dimanche 24 mars 2024

A la recherche de la vérité : qui se prête encore à cet exercice ?

Depuis août 2002, j’ai « la chance » de vivre chez moi, ce qui me permet de gérer mon temps en fonction de mes envies mais aussi de mes besoins. Le temps vient avant l’argent, pour peu qu’on dispose de quoi vivre décemment.

J’avoue que mes besoins en informations ont fortement augmenté ces dernières années, et que j’y passe plus de temps, vous comprenez sans doute pourquoi.

Si ce n’est pas le cas, j’explique : lorsque la presse et les médias deviennent pour la plupart des perroquets subventionnés par l’état et possédés par quelques oligarques qui nous répètent la même chose toute la journée, mon libre-arbitre se met en alerte.

« Vaccinez-vous pour protéger les autres, la quinine tue, le plus grand virologue du monde est un charlatan (et ça passe messieurs dames, je vous le donne en mille !!!), le Russe est méchant, Poutine veut envahir l’Europe (et ça aussi mes pauvres m’sieurs dames, ça passe crème !), l’Américain est gentil, on ne sait pas qui a pété Nordstream, l’OMS oeuvre pour votre santé, les vaches sont responsables de la pollution, le barbecue est responsable de la pollution, les voitures électriques sont écologiques, le solaire et l’éolien sont l’avenir du mix énergétique, l’Europe c’est la paix, le couple franco-allemand est une réalité, la France livre des armes pour défendre la paix, le gouvernement défend nos entreprises et l’intérêt des français, le RN est dans l’opposition, la droite est dans l’opposition, la gauche est dans l’opposition, les écologistes défendent la nature et la biodiversité, sans l’UE la France ne serait rien, l’euro nous a sauvé, etc etc ».

Autant de messages répétés en boucle qui semblent convaincre la majorité de la population, alors oui, je le dis : quel dommage !

Je ne suis ni intellectuel, ni un puits de culture, mais tout de même, j’ai lu quelques bouquins, je connais à peu près l’histoire de l’Europe, et surtout, mes aînés m’ont appris le minimum : cultiver le doute quand quelque chose vous paraît illogique, et aller plus loin pour essayer de comprendre.

C’est ce que j’ai fait en commençant par relire 1984 d’Orwell (certes une version « corrigée » mais l’ensemble garde le sens original). Je regarde aussi le CV des gens qui s’expriment, cela permet de voir s’ils ont la compétence pour asséner leur vérité devant des millions de téléspectateurs, mais aussi de savoir s’ils n’ont pas intérêt financier à dire ce qu’ils disent. Il m’arrive aussi de lire certaines directives de l’UE, afin de mieux cerner ce qui se prépare (portefeuille et monnaie numérique programmable par exemple), j’écoute aussi les analyses de journalistes sortis du système à cause de la censure de leur rédaction, je vais pécher des articles dans la presse étrangère, etc.

Je n’ai pas tout compris de ce qui est en train de se passer, mais j’en sais plus que 80% des gens que je rencontre, qui préfèrent survoler un journal d’infos 10 minutes par jour dans le meilleur des cas, et, au pire, sont dosés de plusieurs heures quotidiennes de TV/streaming/radio/smartphone/réseaux en plus de leurs 7 heures de boulot. Imaginez l’état de surchauffe de leurs neurones avec un tel régime. Ils ne sont logiquement plus en état de se concentrer pour écouter quelqu’un délivrer un raisonnement simple et logique qui nécessite 5 minutes de temps de parole. Il n’y a plus de place dans le disque dur ! Il est plein de chez plein, il dégueule comme le dressing de ma femme, de choses inutiles qu’elle ne porte plus depuis des lustres.

On va donc préférer deviser sur les notes du petit dernier, sur les dernières vacances à Eurodisney, sur le dernier but de M’Bappé, sur la rénovation de la cuisine, sur la voisine qui crie « miaou » à son mari tous les samedis soirs vers minuit, ou sur le dernier fait divers à la mode.

Dans une « société » qui tend vers l’autisme, comment voulez-vous que ces personnes ne soient pas happées par la parole sacrée des médias mainstream, et finissent par croire qu’ils pensent par eux-mêmes alors qu’ils se contentent de gérer leur vie et leur confort personnels au travers d’écrans et d’applications qui leur suggèrent, et je pèse mes mots, les « meilleurs » choix ?

Ils deviennent « à l’insu de leur plein gré » les perroquets des perroquets cités plus haut. La seule différence entre ces deux espèces de perroquets, c’est que la première se gave au détriment de la seconde.

Cette situation n’est pas délirante, elle est très bien décrite par Lafontaine dans le corbeau et le renard. Le corbeau c’est le peuple, le renard le 1%.

Lorsqu’il s’agit d’avoir une vision un peu plus large des événements, de tenter de prendre un minimum de recul, la plupart des corbeaux lâchent immédiatement leur fromage (par exemple : télécharger une application contre une récompense, comme un vulgaire chien à sa mémère : « tu auras ton susucre si tu donnes la papatte »).

Alors des nuées de personnes donnent trop souvent leur patte. Elles deviennent logiquement incapables de comprendre la moindre nuance dans le débat, incapables d’accepter d’en parler, d’ouvrir une discussion, « leur avis » est fixe et immuable car il vient « d’en haut ». Certains, lorsqu’ils en viennent à l’insulte, dépassent même le degré de politesse et de respect minimum nécessaires pour constituer ce que l’on appelle une « société ». « Complotiste » et « Pro-Poutine », j’ai eu droit aux deux, mon sort réglé en moins de deux minutes … je me dis qu’on est bien mal partis.

C’est comme penser que les gens qui votent RN sont des nazis, ou ceux qui votent LFI des stalinistes.

L’ambiance pourrie qui règne dans ce pays depuis trois ans au moins vient du fait que la plupart d’entre nous ne se donne pas le temps de rechercher la vérité, ou au moins d’essayer de s’en approcher. Cela passe par l’écoute de personnes compétentes qui ont des éléments permettant de mettre en doute, voire de démonter, certaines des vérités qu’on nous assène un peu trop souvent à mon goût.

Il n’est pas question de tomber dans le n’importe quoi non plus : la désinformation est partout, chaque « organisation » privée ou publique l’utilise pour son propre profit, propager son influence ou essayer de réduire celle du voisin. Le monde et les intérêts des puissants sont beaucoup plus complexes que ce que veulent bien nous en raconter les grands médias et tous les chefs d’état ou hauts fonctionnaires, et bien évidemment, les grands actionnaires de la planète : il n’y a pas les gentils d’un côté et les méchants de l’autre, il n’y a que des méchants (USA et son vassal UE, CHINE, GRANDE-BRETAGNE, CANADA, JAPON, INDE, BRESIL, RUSSIE, AFRIQUE DU SUD etc ; et les grands argentiers privés des plus grandes multinationales du monde). Ils défendent leurs propres intérêts et/ou cherchent à dominer le monde, ou plus exactement à continuer à dominer le monde pour les uns, et à prendre leur place pour les autres, cela s’appelle la concurrence, entre tous les états, entreprises, personnes. De mon point de vue cela se résume à : qui a la plus grosse ? Très puéril mais si destructeur …

Cette concurrence perpétuelle peut mener à de belles joutes sportives autant qu’à de bonnes guerres dévastatrices, comme l’atome produit de l’électricité mais aussi la potentielle destruction atomique.

Si la concurrence n’existait pas, si l’argent n’avait pas changé d’usage avec l’avènement du système capitaliste, on vivrait dans un monde beaucoup plus logique et sans doute en meilleur état, humain compris.

Mais ce n’est pas la réalité, c’est juste une utopie.

Alors, il faudra un « grand reset », sauf qu’il y a plusieurs façons de le faire, et que celle qu’est en train de mettre en place Davos servira juste à recommencer la même chose une fois le changement opéré. C’est la destruction créatrice chère au capitalisme. On est dans une phase de destruction actuellement, je n’en connais pas la fin.

A l’ouest rien de nouveau.

Le gros souci, c’est la forme de ce « reset », toujours la même : il est de type « contraint », soit le contraire de « libre ».

Or, à quoi bon vivre lorsque l’on est privé de sa liberté, de son libre-arbitre, de sa potentielle créativité ?

Ce n’est pas le russe qui nous privera de notre liberté, j’en connais qui sont déjà en train de s’en charger, et ils parlent très bien le franglais ou l’allemand, certes avec un accent détestable et un cheveu sur la langue, mais je vous promets qu’ils ne parlent pas le russe.

Les nouvelles technologies de la communication et de l’information, sensées nous rendre mieux informés et plus libres, ne seraient-elle pas en train d’aboutir exactement au résultat inverse ? Si oui, pourquoi ? Sommes-nous masochistes ? A moins qu’il ne s’agisse d’une drogue finalement rendue obligatoire par les pouvoirs publics et privés au vu des services qu’elle pouvait leur rendre ?

Prendre le temps de réfléchir, c’est la base, le premier pas vers l’équilibre personnel et la maîtrise de sa peur potentielle.

Bon dimanche.

 

 

Une réponse to “Prendre du temps plutôt que de l’argent”

  1. YMHIAS 13 avril 2024 at 19 h 36 min #

    O belle diatribe, mais quand même…

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