Une rencontre à 24 euros le kilo sous les chênes de Grésigne
Puycelsi, le dimanche 19 octobre 2014
8h43
HIER, J’AI FAIT BRONZETTE, J’AI TONDU ET J’AI CUEILLI
Juillet et août sous le vent, la fraîcheur et la pluie ; septembre et octobre à la chaleur d’un été indien qui n’en finit plus : hier, la température est montée à 30 degrés et ce sera même 31 aujourd’hui si l’on en croit les spécialistes du climat.
Hier après-midi, une fois publié l’article du samedi et envoyée la Newsletter aux abonnés, j’ai pris mon courage à une main et la tondeuse de l’autre : me voilà parti à l’assaut d’une herbe folle qui pousse aussi vite qu’au printemps ! Comme vous le savez peut-être, je loue une maisonnette planquée à la lisière d’un bois (près de Puycelsi, Tarn) constitué de frênes, châtaigniers et surtout de chênes, dont une rangée jouxte le terrain : c’est en passant dessous que je stoppe net ma John Deere et m’approche pour vérifier si ce que j’ai cru voir est bien réel. Je n’avais pas la berlue, je venais de tomber sur deux gros cèpes, les blancs, les plus jeunes et les meilleurs !
Je vais chercher mon opinel dans la cuisine, les coupe et les pèse : 235 et 250 grammes soit presque 12 euros de valeur marchande sur les marchés toulousains. Ceux qui les vendent se font des c… en or, c’est un peu comme la framboise, la groseille, la cerise ou la fraise : ça pousse tout seul mais ça vaut une fortune dans le commerce.
Ce midi, en revenant du marché, je préparerai donc une poêlée de cèpes en accompagnement d’un petit filet de veau élevée sous la mère, juste avec un peu de beurre, du sel du poivre et une pointe d’ail. Ce plaisir du produit frais maison cuisiné simplement est inconnu de dizaines de millions de français, qui ont pris l’habitude de la grande surface 100% et de l’industrie agro-alimentaire. Ce sera malheureusement de plus en plus le cas au fil des années, jusqu’au jour où tous ces plaisirs supérieurs de la vie auront disparu, simplement car les nouvelles générations ne connaîtront plus que la poêlée surgelée Findus, bien dégueu mais quand on n’a aucun point de comparaison, on prend l’ersatz pour du vrai. Dans quelques décennies, l’homme se nourrira comme la pile rechargeable, sans prendre aucun plaisir : il fera juste le plein d’énergie en avalant quelques pilules pour retourner le plus vite possible à la récolte des euros, ceux qui permettent d’acheter des biens et des services, donc d’être heureux. Du moins est-ce le mensonge qui est en train de s’imposer via médias et écrans interposés à une masse d’humains qui fonce tout droit vers un précipice qu’il feint d’apercevoir au loin, c’est tellement plus facile …
Il est l’heure d’aller au marché du dimanche matin, une institution à laquelle je ne dérogerai que lorsque je n’aurai plus la force de me déplacer : soutenir les producteurs locaux, prendre plaisir à déguster des produits frais qui sont en plus bénéfique à la santé, cela me parait tellement évident ! Pas vous ?
A demain matin pour de nouvelles aventures boursières.
Pas de commentaires pour l'instant